Une ouverture en trompe-l’œil ?
La Seine-et-Marne a déjà lancé une étude pour déterminer, au cas par cas, quelles portions de routes pourraient repasser à 90 km/h. « Nous allons travailler en liaison étroite avec les services préfectoraux », annonce Patrick Septiers. « Il ne s’agit pas de renoncer à la sécurité mais d’agir avec pragmatisme. Les portions de route qui remplissent tous les critères de sécurité pourront repasser à 90 km/h. Nous avons aussi identifié des tronçons dangereux où le 70km/h serait plus adapté que le 80 km/h. »
En Seine-et-Marne les habitants sont très dépendants de la voiture, ils passent, en moyenne, deux fois plus de temps que les autres Franciliens dans les transports. « Ils ont vécu cette limitation de vitesse à 80 km/h comme une double peine », résume le président du département.
Le Sénat avait proposé de déléguer la responsabilité de la limitation de vitesse aux présidents des conseils départementaux ainsi qu’aux préfets. Or, entre les lignes, le Premier ministre fait référence à un texte tout juste déposé à l’Assemblée par le groupe de la majorité LREM qui exclut, selon Le Figaro, les préfets du dispositif. En d’autres termes, un éventuel assouplissement ne concernerait que les routes départementales, et pas les nationales. Certains parlementaires opposés à cette distinction craignent qu’aucun élu départemental ne prenne le risque d’être pointé du doigt en cas de hausse de la mortalité routière sur un territoire où la limitation serait repassée à 90 km/h.
En outre, Edouard Philippe a insisté sur son souhait que, là où une limitation de vitesse supérieure à 80 km/h serait décidée, ce choix soit « systématiquement assorti de mesures qui permettent de garantir le plus haut niveau de sécurité routière possible », sans préciser les mesures en question…