Ce vote aura été et saura un élément clé dans la lutte contre le Climat et dans l’histoire de l’automobile. Les eurodéputés ont adopté la fin des ventes de véhicules thermiques à partir de 2035 pour pouvoir atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Les véhicules légers et utilitaires légers seront concernés par cette loi pour un abaissement à 100% de rejets de CO2 soit plus de motorisations thermiques !
L’interdiction des véhicules thermiques a été adoptée par le Parlement européen a une majorité de 339 voix, sur 612 votants (249 voix contre, 24 abstentions, 93 députés n’ayant pas pris part au vote).
Victoire pour le climat au Parlement 🇪🇺: la production de voitures thermiques sera interdite en 2035 !
— Manon Aubry (@ManonAubryFr) June 8, 2022
Les lobbies qui voulaient affaiblir le texte en réduisant l'objectif sont (pour une fois) mis en échec malgré le soutien de la droite et l'extrême-droite.
On avance ! (un peu) pic.twitter.com/Tz1oNi1sm1
D’ici 2035, les étapes intermédiaires de 2025 n’ont pas été modifiées et seront toujours avec un objectif de -15% en 2025 et -55% en 2030 puis 100% en 2035. Selon la Commission Européenne, 15 années seront suffisantes pour atteindre la neutralité carbone (2050) à compté de 2035.
Nous fixons un cap clair à l’industrie en soutenant la fin des moteurs thermiques en 2035, une victoire importante et cohérente avec l’objectif de neutralité carbone pour 2050 », puisqu’une voiture roule en moyenne 15 ans, s’est félicité Pascal Canfin (Renew, libéraux).
Ce projet de loi ne concerne pas que les motorisations diesels et essences mais touche aussi les hybrides avec hybridation légère, simple ou rechargeable. Pourtant on pourrait se dire que malgré que les hybrides ne rejettent que 20g/km CO2, ce qui semble rien, le Parlement Européen se veut intransigeant et veut « zéro émission« . Ce qui incrimine donc les motorisations hybrides. Seuls les véhicules neufs à batteries électriques ou à hydrogènes pourront être vendus
Des exceptions seront envisageables par l’amendement n°121 pour les marques de luxes produisant entre 1000 et 10000 véhicules annuel (ou entre 1 000 et 22 000 utilitaires légers). Cela concerne par exemple Ferrari, Lamborghini, Aston Martin… Cependant, ceci ne sera que temporaire car ils n’auront qu’une seule année supplémentaire soit 2036, le temps de passer leurs modèles à l’électrification. Cette clause d’exception a été prononcée de vive voix par Ferrari après de longues concertations.
Le parlement de Strasbourg vote la fin des moteurs thermiques en 2035. Un arrêt de mort contre l'industrie automobile européenne ! Un séisme social ! Nous allons dépendre de la Chine pour les batteries. En tout cas, c'est la preuve que " l'Europe " ne protège pas. #Frexit ! pic.twitter.com/52bW5FdAFJ
— Europhobe (@Europhobe) June 8, 2022
Cette nouvelle loi ne sera pas sans conséquences, par les multiples lois et décrets qui vont à l’encontre du secteur automobile, augmentation des radars fixes, augmentation des voitures radars-privées, augmentation du prix du carburant, taxe sur le poids des véhicules, malus plus élevé sur le CO2 rejeté, vignettes CritAir (…), le monde automobile n’en a pas fini de subir les lobbies des écologistes et des demandes du Gouvernement et de l’Europe.
Quid des passionnés automobiles sur les yougtimers et les puristes des véhicules thermiques, il sera bien difficile de se procurer un véhicule électrique si l’on veut être dans la nouvelle « norme » pour pouvoir circuler librement sur le territoire français mais aussi européen. Avec la crise des semi-conducteurs, l’augmentation de la dépendance face à la Chine ainsi que la guerre Russo-ukrainienne (+26% pour un véhicule électrique suite à cette guerre) qui frappe actuellement, le prix des voitures électriques ne pourra qu’augmenter de manière exponentielle (40% à 50% supérieur en moyenne à un véhicule thermique), ce qui devrait décourager bon nombre d’acheteurs. Il en va de même sur la couverture des territoires en bornes de recharge rapides. La dernière incertitude qui plane sur le passage au tout électrique est celle du bilan carbone de l’ensemble du cycle de ces véhicules… Si les véhicules électriques polluent moins que les véhicules thermiques lors de leur utilisation, leur production, notamment celle des batteries, nécessite l’extraction minière de nombreux minerais (lithium, cobalt, nickel, manganèse…), un processus extrêmement polluant et destructeur pour l’environnement.
La réglementation européenne exige un taux de recyclage de 50% minimum pour les batteries automobiles, ce qui suppose la montée en puissance rapide d’une industrie européenne du recyclage qui n’en est qu’à ses débuts. Enfin, si l’électricité nécessaire aux automobiles est produite à l’aide d’énergies fossiles comme le pétrole, le gaz ou le charbon, le bilan carbone global en sera dégradé.
Cela ne sera pas sans conséquences, dans son édition du 21 avril 2021, le Figaro rapporte que l’Observatoire de la métallurgie a évalué à près de 100 000 le nombre d’emplois qui pourraient disparaître chez les constructeurs, leur sous traitants ainsi que les équipementiers avec la fin de l’industrie thermique.de nombreux emplois risquent d’être supprimés, et pour cela, il faudra reformer le personnel pour avoir les compétences nécessaires à la conception d’un véhicule électrique. D’ici 2035, ce seront pas moins de 501.000 emplois relatifs en Europe à la production de composants de véhicules thermiques qui seront menacés, et les pays qui seront les plus touchés sont l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie, la Tchéquie, la Pologne et la Roumanie. Ces résultats sont toutefois à relativiser, puisque les nouvelles technologies employées dans les véhicules électriques pourraient créer environ 226.000 nouveaux emplois d’ici 2040, notamment dans les entreprises spécialisées dans le logiciel ainsi que les infrastructures. Ce qui porterait le nombre net d’emplois perdus à 275.000 postes.
Un avis définitif sera prononcé le mardi 28 juin prochain par le Conseil des ministres européen, qui représente les pays membres.
👏 Vote historique au Parlement européen : les députés se prononcent pour la fin des moteurs thermiques dans les véhicules neufs dès 2035 ❌
— Commission européenne 🇪🇺 (@UEFrance) June 8, 2022
Cette proposition de la Commission avait été présentée en juillet dernier dans le cadre du #PacteVert 🌱#FitFor55 #EUGreenDeal #EPlenary
Sources : Caradisiac, Le Monde, Turbo, Autoplus, MSN, LeFigaro